Suite à une résidence d'écriture à Kigali, 4 ans après le génocide des Tutsis au Rwanda, le journaliste-écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop écrit "Murambi, le livre des ossements", fiction nourrie de rencontres et témoignages qui affronte les difficiles questions du pardon, de l'oubli et de la mémoire...
Belle leçon d'écriture d'un auteur qui parvient à faire passer ses propres questionnements sans trahir les témoignages, et qui, tout en suivant le fil conducteur d'un personnage, nous place dans la peau des victimes tout autant que des bourreaux.
Douloureuse lucidité de ce regard qui interroge le silence des auteurs africains sur le sujet, le cynisme de la politique française se rendant compte trop tard qu'elle a soutenu les bourreaux mais qui ne le reconnaîtra ni ne s'en excusera, et l'atroce constat qu'un génocide de Noirs compte moins qu'un génocide de Blancs...